Nous sommes heureux de vous présenter (enfin !) notre nouveau BAROMETRE JEUNES ET CLIMAT 2025 : LA DEFAITE SILENCIEUSE.
En continuité de l’étude de 2021), ce Baromètre est le résultat d’un travail exploratoire réalisé auprès de 196 étudiants sur une période de 10 mois, qui révèle un paradoxe alarmant : bien que sensibilisés aux enjeux climatiques, les jeunes de 18-24 ans assument désormais ouvertement leur inaction, entre fatalisme, décomplexion et consumérisme forcené.
Les jeunes interrogés se révèlent parfaitement conscients de leur situation paradoxale face aux questions climatiques : à la fois informés et désengagés. Profondément consumériste, cette génération assume aujourd’hui son inaction, se moquant même de l’image de « sauveurs de la planète » que leur collent volontiers les media. Cette représentation médiatique qui perdure n'est-elle pas finalement le reflet d'un déni collectif ? Notre société préfère sans doute s'accrocher au mythe de "la jeunesse qui va nous sauver" plutôt que d'affronter la vérité : cette génération n'est que le produit logique du système que nous avons construit.
« Il n’y a pas d’alternative » est le verbatim qui résonne comme le couperet cinglant de notre échec collectif (institutions et politiques, écoles et universités, organisations et marques, media…) à engager cette génération dans la transition, nous renvoyant des années en arrière à l'émergence du libéralisme triomphant.
Face à la perspective de l’effondrement climatique, les jeunes interrogés assument vouloir « gagner le plus d'argent possible pour être à l’abri ». Cette vision dystopique d'un futur où seuls les riches survivront est particulièrement alarmante. Elle témoigne d'une profonde désillusion politique et d'un abandon de tout idéal collectif, en lien direct avec le discrédit qu’ils jettent allègrement sur toute action individuelle.
Leur rapport aux marques révèle une autre contradiction majeure. Ils se montrent extrêmement critiques envers les communications environnementales des entreprises, dénonçant leur uniformité et leur manque de profondeur : "ce sont toujours de petites choses, du plastique recyclé, du carton, mais il n'y a pas de vrai changement". Pourtant, ils continuent de consommer des marques dont ils connaissent souvent bien les pratiques douteuses. "Je sais qu'il y a des enfants qui meurent dans les ateliers de Shein, mais moi, ça ne m'empêche pas d'acheter ». Cette dissociation cognitive est caractéristique d'une génération qui a intégré la critique du système sans pour autant être capable de s'en extraire. Et pourtant, ce sont bien les entreprises (et donc les marques) dans lesquelles les jeunes placent leurs espoirs de transformation du système, en doutant toutefois qu’elles en prennent bien le chemin au vu de ce que donnent à voir leurs communications, peu convaincantes dans ce domaine…
L’heure de la remise en cause doit sonner car cette défaite silencieuse est aussi la nôtre. Nos efforts de sensibilisation aux problématiques environnementales n’aboutissent à rien : les 18/24 ans choisissent sciemment de ne pas agir. Plus inquiétant encore, cette inaction s'accompagne d'un cynisme croissant qui normalise et justifie le désengagement.
Réveillons-nous ! La réaction collective ne peut pas attendre…
Voir le BAROMTRE 2025 complet ici. Bonne lecture !
N.B. : Vous souhaitez une présentation personnalisée du BAROMETRE en fonction de vos problématiques ou de votre secteur d'activité ? Il suffit de nous le demander, nous avons beaucoup de matière en réserve. Ecrivez-nous à